Comité National de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine - Côte d'Ivoire
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Le chantier de mise en œuvre de la ZLECAf est au centre des intérêts du Maroc

16-05-2023

Le chantier de mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est au centre des intérêts du Royaume du Maroc, compte tenu de son importance dans le changement du modèle de développement continental pour devenir plus capable de produire et créer des opportunités pour tous, a affirmé, lundi à Johannesburg, le président de la Chambre des Conseillers, Enaam Mayara.

Intervenant à l’ouverture de la deuxième session ordinaire de la sixième législature du Parlement panafricain (PAP) dans son siège à Midrand, dans la banlieue de Johannesburg, M. Mayara a indiqué que cet important projet continental permettra de créer un plus grand nombre d’emplois pour les jeunes, sauver 30 millions d’Africains de l’extrême pauvreté, améliorer les revenus de 68 millions d’autres et augmenter la richesse continentale de 450 milliards de dollars.

Ainsi, selon une méthodologie ambitieuse, le Maroc s’est efforcé de contribuer à la construction d’un modèle continental de «développement commun», à travers un ensemble de projets et de programmes intégrés dans un grand nombre de pays africains, visant à promouvoir les infrastructures, les formations universitaire et professionnelle, le renforcement de la souveraineté alimentaire et énergétique, la sécurité sanitaire, la valorisation des ressources internes et le renforcement des systèmes industriels, a-t-il dit.

Il a de même souligné que le Royaume du Maroc œuvre également à l’échange d’expériences et de bonnes pratiques liées aux programmes économiques et de développement, ainsi qu’au renforcement des systèmes financiers et bancaires d’un grand nombre de pays du continent. Cet effort, relève-t-il, a permis une hausse substantielle de 9,5 % en moyenne annuelle de la valeur totale du commerce bilatéral du Maroc avec les pays africains.

Dans cette même veine, M. Mayara a salué la tenue de cette session parlementaire sous le thème «Accélérer la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine», en parfaite harmonie avec le thème choisi par l’Union africaine pour l’année 2023. Cette session, argue-t-il, est ainsi une « séance de travail » et une étape importante sur la voie de contribuer au succès des grands chantiers économiques continentaux qui visent à établir la plus grande zone de libre-échange au monde, dotée d’un marché d’environ 1,3 milliard de personnes, avec un PIB de 3,4 trillions de dollars.

Il a rappelé, à cet égard, que lors du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine à Kigali sur la Zone de libre-échange continentale, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a notamment déclaré : «Une zone de libre-échange continentale stimule les capacités, le savoir, l’intelligence et surtout répond à l’envie et au désir de notre jeunesse de construire une Afrique forte et intégrée».

Parallèlement au renforcement des investissements marocains en Afrique, qui consistent essentiellement en des investissements directs en Afrique subsaharienne et qui ont fait Royaume le premier investisseur africain sur le continent et conformément à l’esprit de coopération, de solidarité et de synergie qui constitue le noyau de la doctrine de coopération entre le Maroc et ses frères africains, le Royaume s’emploie à investir pour renforcer la sécurité alimentaire continentale, en accompagnant un groupe de pays africains dans la construction de stratégies agricoles avancées pour renforcer la souveraineté alimentaire et améliorer la capacité d’être compétitif dans l’agriculture internationale et l’accès à de nouveaux marchés, a-t-il déclaré.

Le président de la Chambre des Conseillers a de même indiqué que le Maroc oeuvre également, à travers l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), pour le développement d’une chaîne de valeur continentale avancée qui permettra à l’Afrique, d’ici quelques années, d’avoir un accès juste et équitable à des quantités suffisantes d’engrais.

«Le Royaume adopte une vision claire tendant à mettre en œuvre des projets qui changeront le visage agricole du continent et amélioreront sa sécurité alimentaire. En atteste, l’initiative visant à établir une plate-forme industrielle pour la production d’engrais en Éthiopie avec un coût de 3,7 milliards de dollars et une capacité de production annuelle d’environ 2,5 millions de tonnes d’engrais destinés aux marchés locaux et d’exportation. En témoignent aussi les efforts déployés pour l’ouverture d’une usine au Ghana, qui sera dédiée à la production d’engrais et une deuxième usine au Nigeria, qui sera dédiée à l’industrie de l’ammoniac agricole», a-t-il expliqué.

Sur le plan énergétique, soutient-il, le Maroc et la République fédérale du Nigéria s’attèlent à la réalisation d’un gazoduc entre les deux pays qui traverse un groupe de pays à l’ouest du continent. Il s’agit d’une initiative ambitieuse pour valoriser les capacités des ressources africaines, remodeler la carte énergétique régionale, promouvoir les capacités logistiques et compétitives du gaz africain et renforcer sa position sur le marché européen, explique-t-il.

Dans ce même ordre d’idées, M. Mayara a affirmé que toutes ces initiatives sont l’expression de la foi des Marocains et de leurs Rois dans les principes de coopération Sud-Sud, de solidarité et de coopération entre les pays du continent africain. «Il ne s’agit pas là d’un choix nouveau, temporaire ou liée à un quelconque dossier, mais plutôt d’une doctrine de référence pour la diplomatie marocaine depuis l’indépendance», a-t-il dit.

Et d’expliquer que cette doctrine s’est manifestée par l’accueil, le soutien et la formation par le Maroc des armées de libération de plusieurs pays africains, dont l’Algérie, l’Angola, le Mozambique et le Cap-Vert, pour lutter contre le colonialisme, ainsi que par le soutien des mouvements de libération de l’Afrique, au premier rang desquels la quête du grand dirigeant africain Nelson Mandela pour libérer son pays du régime ségrégationniste de l’apartheid après sa formation militaire au Maroc en 1962.

C’est dans cette optique et conformément aux Hautes Orientations royales que toutes les institutions marocaines placent désormais l’action africaine au premier plan de leurs priorités et de leurs intérêts, ajoute-t-il, arguant que c’est la démarche adoptée par le Parlement du Royaume du Maroc, afin de promouvoir la coordination avec les Parlements nationaux, le Parlement panafricain et les Parlements régionaux.

«Nous tendons la main à tous pour échanger les expériences et les bonnes pratiques et œuvrer pour relever les défis auxquels sont confrontés nos pays, comme nous exprimons également, depuis cette tribune, notre soutien à toutes les initiatives parlementaires sérieuses visant à renforcer la coopération institutionnelle et la réflexion commune pour faire émerger des modèles de coopération parlementaire continentale qui suivent les dynamiques bilatérales et multilatérales, notamment pour faire face aux défis liés à la sécurité alimentaire, à la rareté de l’eau, aux risques croissants des groupes terroristes et aux mouvements armés», affirme M. Mayara.

Il s’agit aussi, note-t-il, de lutter contre l’exploitation des enfants dans les conflits, la migration clandestine et la traite des êtres humains, en plus de relever les défis de la numérisation, de la quatrième révolution industrielle, de la lutte contre le changement climatique et d’autres questions d’intérêt commun sur le continent.

«La détermination du Maroc à développer la coopération et la solidarité avec tous les frères africains n’a d’égale que sa ferme volonté de réussir tous les chantiers institutionnels sur lesquels planche actuellement l’Union africaine, au premier rang desquels figure le renforcement du rôle du Parlement panafricain en tant qu’expression concrète de la devise du continent « Une Voix, Un Continent », a-t-il assuré.

Il a ainsi soutenu que le développement institutionnel initié par l’Union Africaine ne pourra aboutir sans des efforts conjoints concertés et le renforcement de l’unité et de la stabilité dans tous les pays du continent, selon une approche permettant de passer à la vitesse maximale de développement de manière juste et équitable entre toutes les composantes de notre famille institutionnelle continentale.

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